La santé numérique, qu’on appelle aussi « e-santé », est un secteur d’activité qui regroupe les dispositifs développés à des fins médicales ou de bien-être, et dont le fonctionnement repose sur l’usage de technologies informatiques.
La santé numérique se divise en plusieurs segments de marché comme la télémédecine, les applications de santé pour smartphone ou encore les objets connectés de santé.
Les avantages à porter un projet en santé numérique
Financements et aides publiques au lancement de nouveaux projets
Porter un projet dans le secteur de la santé numérique peut ouvrir la voie à beaucoup d’opportunités financières. En France, il y a en effet une priorité accordée par le ministère de la Santé au soutien de l’innovation. Ce faisant, les entrepreneurs peuvent bénéficier de subventions ou d’incitations fiscales pour encourager le développement de solutions de santé numérique. (Pour en savoir davantage sur l’ensemble des aides existantes, vous pouvez vous rendre sur le Guichet National de l’Innovation et des Usages en e-Santé)
L’innovation comme moteur de croissance
L’innovation est au cœur de la santé numérique. En introduisant sur le marché des solutions technologiques d’avant-garde, une entreprise peut se positionner comme leader sur une problématique de santé donnée et établir elle-même de nouveaux standards. Ce point est propice à une expansion entrepreneuriale à long terme.
Les principaux segments de marché en santé numérique
La santé numérique est un secteur de marché vaste et en constante évolution, qui comprend plusieurs segments offrant chacun des opportunités. Voici quelques-uns des segments en croissance :
La télémédecine
La télémédecine permet la prestation de services médicaux à distance. Elle comprend notamment la téléconsultation, mais pas que : la télésurveillance et la téléassistance médicale sont aussi concernées.
La téléconsultation permet déjà un meilleur accès aux soins pour les personnes qui vivent dans des zones reculées ou en situation de confinement. Elle peut aussi faciliter la gestion des maladies chroniques et l’organisation de consultations de suivi. En France, la pandémie de COVID-19 a accéléré son adoption mais aujourd’hui celle-ci stagne aux alentours de 2% et 4 % des consultations. Cela représente une augmentation très significative par rapport aux périodes d’avant pandémie, mais reste cependant limité malgré des améliorations technologiques. L’usage montre aujourd’hui que ce sont plutôt de jeunes médecins (- 40 ans) et des patients de 15 à 44 ans vivant dans des grands pôles urbains qui l’utilisent le plus. Nous sommes donc encore loin de la promesse d’une solution pour couvrir les déserts médicaux et de permettre aux plus fragiles (Séniors ruraux) de consulter plus facilement. (Consulter l’article Source ici).
La télé-expertise, quant à elle, permet la coopération en direct d’un professionnel de santé par un de ses collègues, même éloigné à des centaines de kilomètres. Quant à la télésurveillance, elle comprend le suivi et l’interprétation à distance de données cliniques. C’est dans ces deux domaines que les opportunités d’évolution sont les plus claires, le développement de nouveaux outils numériques devant permettre prochainement des niveaux d’efficacité en matière d’assistance et de surveillance des patients de plus en plus importants.
Le gouvernement a d’ailleurs instauré le dispositif PECAN pour encadrer les dispositifs médicaux numériques, incluant la télésurveillance. Cette initiative vise à réguler et à faciliter l’intégration de ces technologies dans les soins de santé, assurant ainsi une prise en charge efficace et sécurisée des patients.
Bon à savoir : Aujourd’hui, les téléconsultations sont en baisse et la télésurveillance en hausse. En 2023, celles-ci sont entrées dans le droit commun avec leur remboursement. Leur usage promet alors d’augmenter à nouveau. |
Les applications de santé pour smartphone
Les applications de santé pour smartphone proposent déjà une gamme variée de services tant dans la santé que dans le secteur du bien-être. Certaines permettent de compter le nombre de pas réalisés pendant sa journée pour inciter au maintien d’une activité physique.
Des applications dédiées permettent désormais aux individus diabétiques de surveiller leur glycémie à l’aide de capteurs connectés, offrant ainsi une gestion plus précise de leur condition. De même, des solutions innovantes facilitent le suivi de la pression artérielle, du rythme cardiaque, et même la surveillance de l’apnée du sommeil, le tout directement depuis un smartphone. D’autres permettent d’obtenir des conseils diététiques personnalisés et d’autres encore permettent de rappeler la prise de médicaments ou d’assister la réservation de rendez-vous médicaux.
Avec le potentiel technologique intègre dans les smartphones, entre la 5G et l’amélioration exponentielle des microprocesseurs, gageons que de nombreuses applications de santé numérique utiles vont encore être développées !
Les logiciels de santé
Parmi les avancées notables dans le domaine de la santé numérique, les logiciels spécialisés jouent un rôle crucial en offrant une panoplie de solutions innovantes.
Certains de ces logiciels exploitent des algorithmes avancés pour analyser les données physiologiques collectées par des dispositifs connectés, fournissant ainsi des diagnostics préliminaires et des recommandations personnalisées.
Ces outils peuvent également être utilisés pour la gestion de maladies chroniques, permettant aux utilisateurs de surveiller en temps réel leurs paramètres de santé et de partager ces informations avec leurs professionnels de la santé.
Par ailleurs, des applications de télémédecine se développent, offrant des consultations médicales à distance et facilitant l’accès aux soins, notamment dans les zones éloignées. Avec l’évolution constante des technologies, ces logiciels de santé numérique promettent de révolutionner la manière dont nous abordons la prévention et la gestion de la santé.
Les objets connectés ou « wearables » de santé
Enfin, il y a les objets connectés portatifs ou « wearables » (terme par lequel ils sont de plus en plus désignés). Ces wearables de santé permettent surtout la collecte de données de santé en temps réel, octroyant une meilleure compréhension des pathologies et conditions médicales à échelle individuelle. Ils sont très souvent connectés avec une application pour transférer ou stocker les données.
On trouve parmi les wearables de véritables dispositifs médicaux, capables de surveiller la tension artérielle ou la glycémie par exemple. Et on trouve aussi des objets plus orientés bien-être, comme des montres ou bracelets qui comptent enregistrent la fréquence cardiaque (sans être dispositif médical) ou les pas et calories brûlées.
Cependant, même si ces deux types d’objets semblent parents, la réglementation en vigueur est loin d’être équivalente les concernant…
Les obstacles et difficultés spécifiques au secteur de la santé numérique
La réglementation sur l’usage des données à caractère personnel
Les données de santé, parmi le reste des données à caractère personnel, sont considérées comme sensibles par la population.
Effectivement, qui voudrait voir ces données de santé vendues ou utilisées par des sociétés commerciales ?
En Europe, c’est le RGPD qui régit les normes de collecte, de conservation, et d’utilisation de ces données, générées par les dispositifs de santé numérique. En France, c’est la CNIL qui est chargée de surveiller leur respect. Le but est d’éviter que des données fuitent, ou soient utilisées à mauvais escient. D’autres réglementations nationales viennent se rajouter avec, par exemple, des obligations sur les hébergeurs de données de santé (HDS), des obligations sur l’identitovigilance (Identifier correctement les utilisateurs) ou les socles d’interopérabilités.
Une infraction, même involontaire, à une norme en la matière peut mettre en jeu la pérennité d’un projet de santé numérique. Il importe donc pour les porteurs de projet dans ce secteur de s’entourer de professionnels formés au droit et à la réglementation ainsi que de professionnels disposant de compétences en informatique et en cybersécurité.
La réalisation d’études cliniques adaptées aux dispositifs de santé numérique
Quant aux dispositifs eux-mêmes, suivant leur nature, ils peuvent être assujettis à des procédures spécifiques de marquage CE en tant que dispositif médical, marquage obligatoire à leur commercialisation.
C’est en fait le cas de tous les dispositifs qui peuvent être classés, au regard de la législation européenne, comme dispositifs médicaux (à l’instar des médicaments). Si vous vous demandez si votre projet de solution de santé pourrait être concerné, vous pouvez trouver davantage d’informations sur les critères sur cette page. Ces critères permettent de classer votre solution comme simple solution de santé dans le secteur du bien-être ou bien comme dispositif médical avec de nombreuses contraintes réglementaires liées et obligatoires.
Mais en tout cas, dans bien des situations, il faudra être capables de produire des preuves cliniques de sécurité et d’efficacité pour obtenir un droit à la commercialisation dans ce secteur d’activité. C’est justement le rôle de KYomed INNOV de vous y aider ! Grâce à notre expertise, notre équipe peut vous accompagner dans la réalisation de vos investigations cliniques pour votre projet de santé numérique.